Bernard Pönsgen annonce son départ en fin de messe d'unité pastorale
Bernard Pönsgen, curé de Dison-Andrimont depuis huit ans, va être déchargé de sa mission, à sa
Bernard Pönsgen a annoncé son départ en fin de messe d'unité pastorale |
demande et pour raisons de santé: il en a fait l'annonce ce dimanche, en fin de messe de l'unité pastorale, à l'église Sainte-Thérèse. Il quittera Dison en fin d'année, pour aller résider dans l'unité pastorale de Stavelot-Francorchamps, en qualité de prêtre auxiliaire. Il prendra aussi en charge l'aumônerie de la clinique Reine Astrid à Malmedy.
C'est le père oblat Freddy Matongo, actuellement vicaire du doyen de Verviers, Stanis Kanda, qui le remplacera à Dison-Andrimont. Le père Matongo résidera au presbytère de Saint-Roch, en voie de rénovation.
L'annonce a quelque peu éclipsé la célébration en l'honneur de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, dont cette année marque le cent cinquantième anniversaire de la naissance, et le centième de sa béatification. Deux ans plus tard, elle était canonisée par le pape Pie XI (*).
«Toute petite»
Une délégation de la confrérie de Templiers assistait à la messe
«Elle était aussi toute petite: on l'appelait "la petite Thérèse": c'est sa grâce» a rappelé Bernard Pönsgen, au cours de la célébration, tenue devant une délégation des commanderies belges de l'Ordre des Templiers: la confrérie n'a plus rien du caractère militaire qui était le sien au Moyen Âge, notamment pour assurer la défense et la protection des pèlerins de Jerusalem. Elle s'occupe essentiellement d'entraide au bénéfice des plus nécessiteux, entre autres des candidats réfugiés.
Citant le pape François, Bernard Pönsgen a poursuivi: «Face au superficiel humain, elle témoigne de la radicalité de l'Évangile. (...) En ce temps où de nombreux humains sont rejetés, elle nous enseigne la beauté de la fraternité».
Les événements actuels sont pourtant loin de cette fraternité prônée par Thérèse: plusieurs des intentions exprimées par les différentes paroisses des l'unité pastorale ont renvoyé aux situations de guerre dans la bande de Gaza, en Ukraine, ou dans l'est de la République Démocratique du Congo, ou aux inégalités criantes dans la distribution des richesses de la Terre.
Les acolytes de l'unité pastorale ont reçu une croix |
La messe a aussi été l'occasion de remettre une croix aux acolytes de l'unité pastorale: une manière aussi de les remercier de leur service dominical
À toute la célébration, on n'apportera qu'un seul bémol: les textes projetés sur grand écran étaient illisibles pour la plupart des participants, nombreux, à cette messe d'unité pastorale.
L'annonce de Bernard Pönsgen, à laquelle Myriam Neycken a répondu par un merci au nom de l'unité pastorale, ne s'est pas conclue de manière attristées: «Haut les cœurs!» a lancé le curé, jusqu'à la fin de l'année, de Dison-Andrimont. Suscitant les bravos nourris de l'assemblée.
(*) Pour celles et ceux qui le souhaitent, le livre «Histoire d'une âme» de sainte Thérèse de Lisieux est téléchargeable gratuitement sur Internet.
HOMELIE DE LA MESSE DE CLÔTURE DU JUBILE DE STE THERESE DE LISIEUX
Eglise sainte Thérèse d'Andrimont (Ottomont), le 29 octobre 2023
"Par la confiance et l'amour"
Voici qu’une
fois de plus, nous sommes rassemblés autour du Seigneur qui nous place en
modèle un enfant devant nos yeux, comme il l’avait fait pour ses apôtres jadis.
Cet enfant, c’est sainte Thérèse. Son nom complet est « Thérèse de
l’Enfant Jésus et de la Sainte Face ». Elle est grande, pleinement
adulte et élevée aux autels il y a 100 ans cette année (sa béatification), mais
elle est aussi toute petite, on l’appelle souvent « la petite
Thérèse » : c’est sa grâce, l’enfance spirituelle qu’elle a découverte
et pratiquée.
Les saints
nous sont donnés comme des invitations, des chemins d’humanité pour nous faire
grandir en sainteté. Thérèse est donc cadeau de Dieu pour nous. Et elle n’est
pas un modèle écrasant, loin de là !
Je me suis
souvent dit : quelle chance d’avoir dans notre UP une église et une
paroisse dédiée au patronage de sainte Thérèse de Lisieux ! Quelle chance,
oui, car comme nous l’avait expliqué le diacre Marc Lemaire lors de la veillée
d’intercession à Ste Thérèse le 12 mai dernier, le message qu’elle nous
transmet est vraiment un message actuel, un message pour notre temps
– comme l’est celui de saint François d’Assise au niveau de l’écologie
spirituelle. Un message si important que le pape François vient de publier une
exhortation apostolique consacrée à Thérèse et à son intuition.
Je vais
essayer de le résumer comme je le comprends. Ce message est aussi important
pour moi, pour ma vie. Il est tout entier contenu dans ces mots de Thérèse
retenus en titre de notre célébration et qui sont les derniers mots inscrits de
sa main dans son autobiographie : « PAR LA CONFIANCE ET L’AMOUR ».
Qu’est-ce
que cela veut dire ? C’est la
conclusion de sa vie, mais qui se termine comme sur des points de suspension,
c’est-à-dire qui ne se termine pas : ce chemin, SON chemin continue dans
l’infini. Il se poursuit éternellement dans cette dimension qui est celle de
Dieu, car la confiance et l’amour n’ont pas de fin si on les place en Dieu, et
si on les reçoit de Lui.
Le préfixe
« PAR » indique bien un chemin. C’est celui que Thérèse nous propose
aujourd’hui, à nous chrétiens de 2023, ici dans notre UP du Sacré-Cœur ou
ailleurs. Sa « petite voie »…
Pour
rester concret, je vais tâcher de l’illustrer au travers de mon témoignage
personnel.
Bien. Comme
chacun et chacune de nous, les événements qui ont marqué mon enfance et ma
jeunesse ont fait ce que je suis. Les personnes aussi, évidemment. Dans ma
jeunesse, j’ai osé entreprendre certaines choses grâce à l’exemple de gens
que j’ai admiré, et qui m’ont communiqué un idéal. Comme animateur de
Patro, puis étudiant en sciences sociales pour devenir Travailleur social,
comme séminariste ensuite, je me suis lancé dans ces expériences pour partager
ce que la vie m’offrait de meilleur : l’amour de Dieu et des autres. C’est
la CONFIANCE reçue à travers de bonnes personnes qui m’a permis d’oser
dépasser une timidité qui était la mienne durant mon enfance, la crainte d’être
incapable, et la peur d’être jugé – car je provenais d’une famille plus
jugeante que soutenante…
Vous savez
ce que c’est d’être timide ? Ou bien de ne pas se sentir à sa place dans
ce monde brutal et de compétition ? Alors vous savez ce que je pouvais
ressentir en tant que jeune adolescent et ce que j’ai dû surmonter pour me
construire. Je me sentais proche de Dieu et de Jésus, mais un peu comme un
refuge.
L’appel à
la prêtrise,
ressenti plusieurs fois au cours de ma jeunesse et auquel j’ai répondu joyeusement
après pas mal de recherches et de questionnements, cet appel a transformé ma
vie. Mes études m’ont passionné, et dans la mission s’ouvrait à moi un tas de
nouveaux champs d’expériences, alors que j’approfondissait la CONFIANCE grâce à
la prière que j’apprenais auprès de mes maîtres. Les Psaumes dans la Liturgie
des Heures me parlaient particulièrement – beaucoup de psaumes invitent à
l’abandon à Dieu dans la confiance.
Cependant,
au moment d’être ordonné diacre en vue du sacerdoce et de faire le pas décisif,
il y eut encore un combat, qui a duré plusieurs jours. Je ne dormais plus,
j’étais angoissé : Et si je m’étais trompé ? Si je me révélais
incapable d’assumer tout ce que la prêtrise impliquait ? J’étais à nouveau
plein de doutes. Cela, jusqu’au moment où j’ai dit au Seigneur : « Bon,
Seigneur, tu me connais, tu sais comme je suis – avec mes limites et mes
pauvretés. Si tu m’as choisi pour ce job, eh bien tu devras faire avec ce que
je suis ! Moi je dis oui, à toi de faire le reste et de te
débrouiller ! »
Tout de
suite mes peurs ont disparu. J’étais à nouveau serein, plein de CONFIANCE. J’ai
poursuivi mon chemin vers la prêtrise, en vivant un stage formidable en
paroisse à Liège avec un prêtre d’une grande qualité humaine et spirituelle,
l’abbé Mathias Schmetz qui a encore renforcé ma CONFIANCE, et après
l’ordination, quand je suis revenu au séminaire et que j’ai pris l’ascenseur
pour monter dans ma chambre, dans la cabine j’ai regardé mes mains qui venaient
d’être ointes d’huile sainte, et je me suis dit : « Bon, c’est
fait ! Maintenant, au travail ! »
Au cours de
toutes mes années en paroisse, où bien sûr j’ai vécu de belles et magnifiques
choses et donné le meilleur que je pouvais donner, mais aussi à certains
moments, rencontré des difficultés, des obstacles et parfois des échecs, j’ai
compris une chose :
=> Ce
qui nous limite et empêche la vie de se déployer, empêche l’amour et la
confiance, C’EST LA PEUR.
Les échecs
et les difficultés, ce n’est pas grave. On en rencontrera toujours. Mais s’ils
engendrent la peur, on n’en sortira pas ! Tandis que la CONFIANCE, elle,
fait toujours trouver de nouveaux chemins. Pour prendre une image que j’ai
souvent citée en particulier auprès de personnes en deuil : « La
vie c’est comme une rivière ; vous avez beau mettre des pierres, des
branches, toutes sortes d’obstacles, et l’obliger à faire des méandres, elle va
toujours trouver son chemin, elle n’arrêtera pas de couler ! »
La vie c’est
quelque chose de plus fort et de plus grand que nous. Parce qu’elle vient de
Dieu qui nous la donne à chaque instant. Si je mets ma confiance en moi tout
seul, je suis foutu. Tôt ou tard je me casserai la pipe. Mais si je mets ma
confiance en DIEU qui donne la vie et qui fait en sorte que tout peut devenir
grâce, même l’échec, alors tout est toujours possible. On peut recommencer,
repartir à zéro. À condition de continuer à AIMER. « Quand on aime, c’est
toujours réussi », répétait un prêtre très humble que j’ai admiré, l’abbé
Foguenne.
Se laisser aimer aussi, par Dieu mais aussi par les autres, se laisser aimer comme
on est : c’est aussi quelque chose que j’ai appris de mes années de
prêtrise. Il y a tant de bonnes personnes qui supportent nos imperfections et
qui nous aident à grandir par leur confiance et leur amitié ! Parfois,
certains n’y arrivent pas parce qu’ils n’aiment pas l’image qu’ils ont
d’eux-mêmes : ils se sentent trop moches, pas dignes d’amour, ils mettent
la barre trop haut, parfois peut-être par orgueil… La petite Thérèse leur
rappelle que l’amour de Dieu n’est pas réservé aux parfaits, mais est donné à
tous et à chacun, pourvu qu’on s’abandonne à la Miséricorde divine qui peut
tout.
Voilà. Quoi que j’aie fait de ma vie, je remercie le Seigneur et sainte Thérèse, qui m’a accompagnée au long de mes années et dans mes pérégrinations, toutes mes rencontres. Il y a des choses que j’ai bien faites, d’autres moins ou pas. Mes erreurs, c’est surtout quand je laissais la PEUR prendre le pas sur la confiance. Mais au bout du compte, je puis dire comme Saint Paul : « Tout est grâce ! »
Frères et
sœurs, la PEUR dirige notre monde aujourd’hui. Elle nourrit la guerre, elle
engendre le repli sur soi et l’égoïsme, la méfiance. Elle n’est pas absente de
la vie de l’Eglise non plus, surtout dans une époque comme la nôtre qui est une
époque de changements et d’inconnues.
Nous devons
tous lutter contre la peur. Notre seule arme est LA CONFIANCE ET L’AMOUR. Mais
ce sont des armes très puissantes. Dans notre monde en proie à tant de peurs et
de suspicions, Thérèse ne cesse de nous exhorter à tout miser sur la
confiance et la miséricorde. Ayons compassion de nos frères,
aimons-les comme ils sont et comme nous sommes, en nous laissant aimer par
Dieu notre papa du Ciel : alors renaissent la confiance, l’espérance,
la reconnaissance.
C’est ce
que nous a appris un petit Enfant, jadis, dans une crèche à Bethléem, et que
nous redit en ce jour la petite Thérèse.
Devenir
comme un petit enfant, c’est apprendre la confiance. Refuser la peur. - L’enfance
spirituelle n’a rien à voir avec l’infantilisme, les caprices : ce n’est
pas être crédule, passif, innocent. Mais c’est accueillir la miséricorde,
s’émerveiller des actions du Seigneur, tout attendre de Lui. Cela ne veut pas
dire qu’on ne fait rien et qu’on se résigne au mal : au contraire, on
travaille à la transformation du monde et on s’unit à la Croix de Jésus qui a
sauvé le monde. C’est un chemin exigeant et réaliste, mais qui est accessible à
tous.
Je voudrais
résumer pour vous sa « petite voie » en douze propositions, que je
nous invite à prendre à notre compte :
Ne pas compter sur nos mérites, mais espérer en
Dieu qui est notre soutien.
Ne pas s’étonner des faiblesses des autres, mais s’édifier de leurs qualités.
Ne pas désespérer des échecs, mais supporter nos imperfections.
Ne pas s’appuyer sur nos propres forces, mais prendre l’ascenseur de l’amour.
Ne pas vouloir tout faire avec effort, mais laisser faire Jésus humblement.
Ne pas rechercher ce qui brille, mais rester caché entre les bras de Jésus.
Ne pas privilégier ce qui est extraordinaire, mais prendre les moyens
ordinaires, choisir la simplicité.
Ne pas penser aux peurs qui paralysent, mais s’abandonner au Père.
Ne pas comptabiliser les œuvres, mais étancher la soif de Jésus.
Ne pas s’attribuer les progrès, mais reconnaître que tout vient de Dieu.
Ne pas se décourager, mais croire qu’on est digne d’être aimé.
Ne pas se révolter ou se complaire dans la souffrance, mais fixer le regard sur
Jésus.
PAR LA
CONFIANCE ET L’AMOUR… Amen.
EXTRAIT DE LA LETTRE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANCOIS SUR "SAINTE THERESE"
En un temps qui nous invite à nous enfermer dans nos intérêts particuliers, Thérèse nous montre qu’il est beau de faire de la vie un don.
À un moment où les besoins les plus superficiels prévalent, elle
est témoin du radicalisme évangélique.
En un temps d’individualisme, elle nous fait découvrir la valeur
de l’amour qui devient intercession.
À un moment où l’être humain est obsédé par la grandeur et par
de nouvelles formes de pouvoir, elle montre le chemin de la petitesse.
En un temps où de nombreux êtres humains sont rejetés, elle nous
enseigne la beauté d’être attentif, de prendre soin de l’autre.
À un moment de complexité, elle peut nous aider à redécouvrir la
simplicité, la primauté absolue de l’amour, la confiance et l’abandon, en
dépassant une logique légaliste et moralisante qui remplit la vie chrétienne
d’observances et de préceptes et fige la joie de l’Évangile.
En un temps de replis et d’enfermements, Thérèse nous invite à
une sortie missionnaire, conquis par l’attrait de Jésus Christ et de
l’Évangile.
Un siècle et demi après sa naissance,
Thérèse est plus vivante que jamais au cœur de l’Église en chemin, au cœur du
Peuple de Dieu. Elle est en pèlerinage avec nous, faisant le bien sur la terre, comme elle le
désira tant. Les innombrables “roses” que Thérèse répand sont le signe le plus
beau de sa vitalité spirituelle, c’est-à-dire les grâces que Dieu nous donne
par son intercession comblée d’amour, pour nous soutenir sur le chemin de la
vie.
Chère sainte
Thérèse,
l’Église a besoin de faire resplendir
la couleur, le parfum, la joie de l’Évangile.
Envoie-nous tes roses.
Aide-nous à avoir toujours confiance,
comme tu l’as fait,
dans le grand amour que Dieu a pour nous,
afin que nous puissions imiter chaque jour
ta petite voie de sainteté.
Amen.
François, pp
EDITO : QUELLE EGLISE VEUT BÂTIR LE SEIGNEUR ?
Edito du curé : Quelle Eglise veut bâtir le Seigneur ?
Cet été,
nous avons vu des jeunes revenir des JMJ de Lisbonne, enthousiasmés par
l’expérience d’Eglise qu’ils ont vécue : un million et demi de jeunes qui
partagent la même recherche de foi et d’amitié, rassemblés à l’appel du Pape
François ! Plus récemment, les 21 et 22 octobre dernier, plus d’un millier
d’entre eux dont un groupe très motivé de nos jeunes confirmands-confirmés de
Dison-Andrimont, ont également participé à la seconde édition des JMJ-Belgium,
festival de la jeunesse catholique francophone à Maredsous. Encore un signe
d’espérance pour l’Eglise, celui du blé qui lève !
Nous avons
vu aussi en ce mois d’octobre s’ouvrir à Rome le Synode des évêques « Pour
une Église synodale : communion, participation et mission ». Autre signe
des temps : des laïcs, dont 54 femmes, ont droit de vote à l’assemblée. Les
conclusions de la démarche synodale devraient être publiées bientôt sous forme
d’un document du pape François ; par cette démarche, il invite toute l’Église
du monde entier à opérer une réflexion communautaire pour discerner « quelle
Église veut bâtir le Seigneur ? » D’ores et déjà, il est clair que
c’est une Église qui soit le signe et le moyen de l’Amour de Dieu pour le monde
et pour tous, en particulier les plus pauvres, les petits. Une Église
qui n’exclut personne mais qui intègre et valorise chacun.e dans sa dignité. « Todos,
todos, todos ! » a martelé le pape François aux jeunes rassemblés
à Lisbonne. Et lors de la messe de clôture du Festival JMJ Belgium à Maredsous,
le nouvel archevêque Luc Terlinden lançait aux jeunes présents : « Vous
êtes l’Église ! » « Faites-vous y entendre, faites du
bruit ! » ajouta-t-il, en les invitant à prendre une
place active dans la société et dans la vie de l’Eglise « qui ne peut
pas être une forteresse ou un refuge. »
Alors que novembre annonce le retour des frimas, que le monde continue de retentir du fracas des armes et que les vieilles structures de l’Eglise sont secouées ou s’écroulent, ne laissons pas s’éteindre la flamme et ne la mettons pas sous le boisseau : C’est avec chacun de nous que le Seigneur veut bâtir son Eglise, quel que soit son état de vie, ses capacités et ses limites. La « petite Thérèse » de Lisieux nous l’a rappelé, elle qui est venue nous rendre visite dans notre diocèse et notre doyenné en ce jubilé de sa naissance (ses reliques ont été exposées entre autres à N-D des Récollets et à Banneux) : c’est le Seigneur qui fait tout, c’est LUI qui bâtit SON Eglise ! Mais Lui, qui est tout puissant en Amour, décide d’avoir besoin de notre contribution, nous qui sommes faibles et pécheurs. Pour cela, il nous est seulement demandé de Lui faire CONFIANCE et d’agir en écoutant l’Esprit nous parler au travers des événements et de nos frères. Et si nous traversons en communauté, en UP, en Eglise, un temps de dépouillement et de pauvreté de moyens, c’est certainement pour pouvoir mieux entendre Sa voix et Lui répondre par le don de nous-mêmes.
Frères et
sœurs, soyez bénis pour ce que vous êtes, tous aimés de Dieu ! Et bonne
fête de Tous les Saints ! Fraternellement, votre curé Bernard
Dimanche 29 octobre : 10h,
Ste Thérèse : Messe d’action de grâce pour la clôture du
Jubilé des 150 ans de la naissance de Ste Thérèse de Lisieux ;
venez et apportez une intention, un merci, une demande que vous déposerez
auprès de la sainte (pas d’autre messe ce w-e).
TOUSSAINT : messe avec remise des croix des défunts de
l’année aux familles.
Mercredi 1er novembre
: 9h30, St Fiacre – pour les familles de St Fiacre et de St
Jean-Baptiste
10h45,
St Laurent – pour les familles de St Laurent et de Ste Thérèse
TOUS LES DEFUNTS :
Jeudi 2 novembre : 17h30, célébration
de la lumière et bénédiction aux deux cimetières de Dison et
d’Andrimont. Apportez une bougie à faire bénir pour la déposer sur vos tombes.
DEMENAGEMENT DU SECRETARIAT DE L'U.P.
Le secrétariat de l'Unité Pastorale du Sacré-Coeur de Dison Andrimont a déménagé ce mercredi 18 octobre :
Il se trouve désormais dans les locaux du n°2, Espace Octave Tiquet à 4820 Dison (ancien local Noblué en face de la maison communale, accès par la rue Albert 1er - voir photos). Il est accessible aux personnes à mobilité réduite - rampe de plein pied).
Dans cet espace aménagé chaleureusement, nos secrétaires bénévoles vous accueilleront avec le sourire pour toutes vos démarches de demandes de baptême, de mariage, de messes, renseignements et inscriptions pour une communion, la confirmation, et tous les actes administratifs (extraits de registre, attestations, etc) ...ou, pourquoi pas, pour faire un brin de causette ? Bienvenue !
Le secrétariat (dit "presbytère de travail") est ouvert tous les lundis et les jeudis de 9h30 à 11h30 - voire parfois plus longtemps. Le numéro de téléphone reste inchangé : 087/34.00.75 - et l'adresse email : u.p.sacrecoeur@skynet.be
Ce déménagement, rendu nécessaire par les problèmes d'infiltration à l'ancien bâtiment, n'aurait pas été possible sans le soutien de la commune de Dison qui a mis ce local à notre disposition et les démarches entreprises par la Fabrique d'église St-Fiacre à cet effet. Qu'elles en soient remerciées !
Un déménagement, c'est une aventure !
Quand on commence, on ne sait pas toutes les difficultés que l'on va rencontrer, et tout ce que l'on possède de matériel et de mobilier, d'archives et de documents qu'il va falloir transporter et trier. Une équipe de volontaires s'est attelée avec courage et détermination à la tâche : je voudrais les remercier chacun.e - grâce à eux et elles, on a pu déplacer des montagnes ! Un tout tout grand MERCI !
... Il reste bien sûr du rangement à faire, en se débarrassant des choses accumulées qui n'ont plus d'utilité ou trop dégradées ; ce travail se fera progressivement avec l'aide des secrétaires et des catéchistes. Une partie des archives de la Fabrique d'église sera envoyée aux Archives du Diocèse de Liège. Ainsi allégée des "encombrants", la salle de réunion sera ensuite pleinement opérationnelle. Merci encore aussi à Jean Pirard et à sa soeur pour le don des nouvelles chaises😉.
...et n'hésitez pas à venir prendre une tasse de café !
SAINTE THERESE - JUBILE 150è
17 OCTOBRE : JOURNEE MONDIALE DU REFUS DE LA MISERE
Nathalie Birchem, le 17/10/2023
Alors que la Journée mondiale du refus de la misère est célébrée ce mardi 17 octobre, le chômage baisse et pourtant la pauvreté semble s’aggraver d’année en année. Un paradoxe dont l’explication réside dans des causes structurelles profondes. Article du Journal "LA CROIX" à lire sur la page ouverte par le lien ci-dessous. (L'article est français, mais la situation décrite ainsi que les causes dénoncées sont sensiblement les mêmes ; seuls les chiffres diffèrent.)
https://www.la-croix.com/france/Lutte-contre-pauvrete-pourquoi-arrive-pas-2023-10-17-1201287150
HOMELIE 28è DIMANCHE ORD - GUERRE ET PAIX
UN
FESTIN POUR TOUS LES PEUPLES
Vous avez lu sans doute les albums d’Astérix et Obélix : Vous savez comment se termine chacune des aventures de ces irréductibles gaulois ? Par un festin !
Un festin : c’est l’image que le prophète Isaïe a choisie
pour décrire l’aboutissement du projet de Dieu. Ce projet, nous le savons bien,
c’est une humanité enfin unie, enfin pacifiée : s’asseoir à la même
table, partager le même repas, faire la fête ensemble, c’est bien une image de
paix.
« Le SEIGNEUR de l’univers, préparera pour tous les peuples, sur
sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de
viandes succulentes et de vins décantés ». (Is 25, 6)
Bien
sûr, cette évocation de nourriture et de boissons est d’ordre poétique,
symbolique : Isaïe ne cherche pas à décrire de façon réaliste ce qui se passera
concrètement. Il veut nous dire : « finies les guerres, les
souffrances, les injustices », et il écrit « tous les peuples
seront à la fête ».
Quand
on voit ce qui se passe dans le monde actuellement, en particulier en Israël,
en Ukraine, en Arménie, à l’est du Congo… on se dit qu’on en est encore
loin ! Que de souffrances ! Que de violences et d’atrocités !
Et cela, entre des peuples qui sont des peuples frères ou au moins cousins,
comme les Israéliens et les Palestiniens, tous d’origine sémite, ou les
Ukrainiens et les Russes, tous d’origine slave.
On
se dit en voyant ce désastre, ces maisons explosées, ces corps mutilés, ces
femmes et ces enfants en pleurs, on se dit que c’est la haine qui gagne,
qui a encore une fois gagné. Pas de festin, mais la faim et la
soif pour les habitants de Gaza sous les bombardements, sans eau ni nourriture
ni électricité ni médicaments pour soigner les blessés et carburant pour faire
tourner les hôpitaux…
Pas de fête, mais les pleurs et les cris de désespoir pour les proches des habitants des localités proches de la bande de Gaza massacrés par les fanatiques sans pitié du Hamas, et qui sont sans nouvelle d’un parent, d’un enfant, d’une épouse enlevé.e et pris.e en otage…
Isaïe semble avoir été beaucoup, beaucoup trop
optimiste… Le rêve de la Paix s’est éloigné ; la barbarie et l’engrenage
de la violence ne cesse d’augmenter et de renforcer le mur de la haine. Ce mur
que pourtant le Christ Jésus avait détruit par sa mort sur la croix (Eph. 2,
14 :
C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et
le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a
détruit ce qui les séparait, le mur de la haine. )
Isaïe écrit aussi que « le Seigneur Dieu essuiera
les larmes de tous les visages » (25,8). Hé bien, il aura du travail !
Chers
frères et sœurs, on ne peut qu’être bouleversés à la vue de ces images et de
ces drames, alors que nous nous demandons sans cesse quand tout cela
finira-t-il ? Par lassitude, par épuisement réciproque, quand la
vengeance est assouvie – l’est-elle jamais? – on finit par conclure une paix
(armée) sur de nouvelles positions toujours désavantageuse pour les vaincus,
mais le feu couve toujours, et il suffit d’un coup de vent (de colère, rancœur)
pour faire à nouveau flamber toute une région. Ce qui ne manque pas d’arriver,
tôt ou tard…
Alors, frères et sœurs, ne serions-nous pas à nouveau découragés, et
tentés de regarder ailleurs ? Les chrétiens ont-ils encore quelque chose à
dire, quelque chose à faire, pour protéger la paix, la faire avancer ou revenir ?
« I have a dream » (j’ai fait un rêve, Luther King), « We shall live in peace, some day ; oh deep in my heart, I do believe, we shall live in peace, some day » (Nous allons vivre en paix un jour, au fond de mon cœur, je crois que nous allons vivre en paix, un jour.)
: Ce chant des pacifistes des années 60-70, est-il complètement périmé,
irréaliste ? Isaïe n’est-il qu’un marchand de vent ? Le rêve d’un
monde en paix est-il avorté ?
L’Organisation des Nations Unies, créée pour prévenir et empêcher les
conflits, apparaît bien impuissante. Et Dieu lui-même, et les Eglises, dont on
n’écoute plus la voix (quand elle n’est pas inaudible) …
Même l’Evangile semble rempli de violence : Qu’est-ce que cette histoire où Jésus parle d’un roi qui s’est mis en colère parce que les invités à la noce de son fils ne viennent pas et qui fait incendier la ville et périr les meurtriers de ses serviteurs – œil pour œil ?
Pas évident, même si on fait la part du style parabolique, qui
n’est pas une leçon de morale, mais un conte imaginaire qui vise à faire
comprendre à un certain public une vérité sur eux-mêmes, à savoir ici la clique
des grands-prêtres et des pharisiens qui n’ont pas voulu voir en Jésus l’envoyé
de Dieu, le Messie promis – au contraire des petites gens, le petit peuple des
pauvres de Dieu.
« A la croisée des chemins », « tous ceux que vous
trouverez » : ce texte a été utilisé par les premiers chrétiens pour justifier
que l’appel de Dieu (l’élection) et l’accès à son Royaume n’étaient plus
réservés désormais au seul peuple Juif et à ses dirigeants, mais ouvert à tous
et à tous les peuples, « les mauvais comme les bons ».
De la même façon, je remarque
dans la prophétie d’Isaïe, que les promesses du salut ne sont pas
réservées au seul peuple d’Israël : le festin préparé sur la montagne est
pour tous les peuples : « Le SEIGNEUR de l’univers, préparera pour
tous les peuples sur sa montagne, un festin... Il fera disparaître le voile de
deuil qui enveloppait tous les peuples. »
Cette prise de
conscience de l’universalisme du projet de Dieu a été tardive en Israël,
mais ici c’est très clair. Reste que beaucoup n’ont pas voulu le voir. C’est
le réflexe identitaire, qui a conduit des peuples ayant les mêmes
racines religieuses, le même père de tous les croyants Abraham, les mêmes livres
saints au départ, à se replier chacun sur lui-même en annexant le Dieu unique
et la promesse à leur seul bénéfice.
Les
promesses de Dieu ne sont-elles pas pour tous ? Et la terre ?
Les
guerres fleurissent sur le terreau fécond de l’injustice et de l’idéologie
identitaire. Dans le cas d’Israël et de la Palestine, il faut remonter loin
dans l’histoire, encore plus loin qu’à la création de l’Etat d’Israël et de la
partition de la terre de Palestine en 1948 : il faut remonter à la Bible
et à la promesse faite par Dieu à Abraham et à ses descendants, puis à Moïse,
de leur donner la terre de Canaan en chassant les peuples qui y étaient déjà
installés (Gen 15, 18-21 ; Deut 1, 7-8).
Les
fondamentalistes juifs associés au gouvernement actuel d’extrême-droite de
Netanyahou, s’appuient sur ces versets bibliques pour dénier au peuple
palestinien tout droit à l’existence, refuser un Etat palestinien autonome et
revendiquer la totalité du territoire compris entre le Jourdain et la
Méditerranée, le plateau du Golan et le mont Sinaï.
Les vicissitudes de l’Histoire depuis deux millénaires au
moins ont fait qu’Israël n’a jamais pu se sentir vraiment en sécurité :
pogroms, déportations, la shoah, puis les guerres arabo-israéliennes après la
création de l’Etat d’Israël ont induit dans la mentalité des Juifs un syndrome
particulier de « peuple victime » continuellement sur la défensive,
une identité qui s’est construite dans l’adversité et le malheur. L’idéologie
sioniste est née sur ces sentiments.
Hélas,
comme cela s’est passé en d’autres époques et d’autres lieux, il arrive alors
que les victimes deviennent à leur tour des bourreaux, faisant subir à d’autres
ce qu’eux-mêmes ont subi… La loi du Talion « œil pour œil, dent
pour dent » consacre ce principe (Ex 21, 23-25 ; Deut 19, 21). A l’origine
destinée à limiter la violence en empêchant une escalade, elle n’a souvent fait
que relancer une vendetta et nourrir la haine.
Au
contraire, certains passages de la Torah appellent à une morale de dépassement
de la haine quand la réconciliation est possible, mais elle ne s’applique
qu’aux membres du même peuple juif : « Tu ne te vengeras pas, ni ne garderas
rancune aux enfants de ton peuple, mais tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis l’Éternel. » (Lév 19, 18)
À
cette loi de Talion, Jésus oppose une vision radicalement opposée sensée
désarmer la haine : « Vous avez appris qu’il a été dit : « œil
pour œil et dent pour dent ». Et moi, je vous dis de ne pas résister au
méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui
aussi l’autre » (Mt 5, 38) – attitude qu’il a lui-même pratiquée jusque sur la croix.
Abandonner
la haine pour faire place au pardon est un travail long et difficile vu les
blessures très profondes infligées et reçues de part et d’autre ; il
prendra encore bien des générations. Dans ces conflits cependant, même les plus
épouvantables, il y a toujours des hommes et des femmes qui veulent croire à
la paix et qui essaient par tous les moyens de faire passer une autre voix,
celle de la réconciliation, de la miséricorde, du refus de la violence : ce sont eux que nous devons soutenir, en
joignant nos voix à la leur.
Ces
hommes et ces femmes de paix, nous en connaissons, ils ne sont pas tous
chrétiens, mais ils ont changé la destination du monde par leur force
intérieure de conviction : Gandhi en Inde coloniale, Martin Luther King
aux USA, Nelson Mandela et Desmond Tutu en Afrique du Sud, Lech Walesa et
Solidarnosc en Pologne, Aung San Suu Kyi en Birmanie, le Dr Mukwenge au Congo
RDC… et bien d’autres encore, moins connus, qui ont fait avancer la cause de la
paix.
Voici
sa prière, lumineuse :
Il faut
mener la guerre la plus dure contre soi-même.
Il faut arriver à se désarmer. J’ai mené cette guerre pendant des
années, elle a été terrible.
Mais maintenant, je suis désarmé. Je n’ai plus peur de rien, car
l’amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier en
disqualifiant les autres.
Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.
Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non pas meilleurs,
mais bons, j’accepte sans regrets. J’ai renoncé au comparatif.
Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus
peur.
Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur.
Si l’on se désarme, si l’on se
dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme, qui fait toutes choses nouvelles,
alors,
Lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible.
Alors,
si nous arrivons à vivre cela – et c’est contagieux ! – ce qu’Isaïe a entrevu
viendra, c’est le Jour où on vivra en paix avec Dieu et avec soi-même ; les
forces de mort seront détruites, la haine, l’injustice, la guerre. « JE L’AI
PROMIS, JE LE FERAI, DIT LE SEIGNEUR ! » Amen !