Un beau moment de prière en commun



La neige a sans doute limité le nombre de participant(e)s à la prière œcuménique qui s'est déroulée ce dimanche en début de soirée au temple de Hodimont. Une cinquantaine de personnes était néanmoins présentes pour ce moment de méditation en commun, illustré notamment par une présentation, par la pasteure Françoise Nimal, des chrétiens du Minnesota, lesquels, comme indiqué, avaient choisi comme thème une citation du début du livre d'Esaïe: «Apprenez à faire le bien, recherchez la justice»
Une citation d'actualité dans cet État des États-Unis, où la communauté noire, très nombreuse, a été marquée par la mort de Georges Floyd, tué par un policier blanc, le 25 mai 2020. Les images de son agonie ont frappé d'horreur le monde entier. Et pourtant, les chrétiens du Minnesota, a signalé Françoise Nimal, ont vu apparaître une église... réservée aux suprémacistes blancs. Bien peu en ligne avec Esaïe...

Témoignages

D'autres témoignages ont illustré le thème. La situation dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC) a été évoquée, où un attentat meurtrier, revendiqué par le groupe État Islamique, a fait 13 morts et plus de 60 blessés parmi une communauté de la Communauté des églises de Pentecôte en Afrique centrale, qui célébraient un baptême ce jour-là. Ce drame a été évoqué par les médias du monde, comme, de temps à autre, les exactions du M23, toujours dans l'est de la RDC. Mais beaucoup de morts restent anonymes, soit victimes de bandes armées, soit des «creuseurs», c'est-à-dire ces mineurs artisanaux qui extraient du sol coltan, lithium, cuivre, manganèse, et nickel. Tous ces métaux précieux sont nécessaires aux batteries de nos smartphones et de nos voitures électriques. Mais ceux qui les extraient, sans les moindres conditions de sécurité élémentaires, ne perçoivent que des salaires de misères. Des tas de gens, là aussi, œuvrent pour une société plus juste, comme le Dr Mukwege, Prix Nobel de la Paix en 2018, surnommé «L'homme qui répare les femmes» par un documentaire qui lui a été consacré. Depuis 1999, dans son hôpital de Panzi, il accueille les femmes violées ou atrocement mutilées, pour les soigner et leur rendre leur dignité. Et puis il y a ces anonymes, au sein d'ONG, qui enseignent des techniques d'agriculture plus efficaces, comment gérer un budget, ou qui créent des mutuelles de santé, ou réclament des élections transparentes et honnêtes. Au-delà du soutien à toutes ces associations, la prière de l'assemblée a appelé à une conversion des esprits.


Un autre témoignage, lu par la pasteure Heike Sonnen, car la personne qui devait le délivrer n'avait pas pu rallier Verviers, était celle du Camerounaise émigrée en Allemagne, et confrontée à la nécessité de faire toujours la preuve de ses compétences, sans doute en raison de la couleur de sa peau. Mère de famille, elle voit ses enfants confrontés aujourd'hui à une double «ségrégation»: toujours considérés comme des étrangers dans le pays où ils sont nés, ils se heurtent à la même incompréhension, quand ils visitent le pays de leur mère. Là aussi, on les voit plutôt comme des étrangers. L'appel, là, était à un monde où chacun se sente accueilli.

Des petits problèmes de micro n'ont pas empêché l'assemblée de s'unir dans une prière commune, avec une pensée spéciale pour Stanis Kanda, le doyen de Verviers, absent pour raisons de santé et le chant final, entamé en chœur (cf. ci-dessous) par les pasteures Françoise Nimal et Heike Sonne, le père Freddy Matongo, le père Emmanuel Karasavidis, et Bernard Pönsgen, curé de Dison. 

Puis chacun a replongé dans la froidure ambiante, non sans avoir partagé quelques biscuits et quelques jus de fruits pour prolonger une ambiance fraternelle qui faisait chaud au cœur.

La semaine de prière pour l'unité des chrétiens se prolonge jusqu'à ce mercredi.