Synodalité: un néologisme appelé à prospérer

Première des «conférences du doyenné», ce mardi, à la salle Carrefour, en face de l'église saint Remacle, à Verviers: l'abbé Alphonse Borras, ancien vicaire général du diocèse de Liège et ancien professeur à l'Université Catholique de Louvain abordait le thème «Pastorale et synodalité: pistes pour une juste place pour toutes et tous»?

Un néologisme

Dans l'introduction, votre serviteur a fait observer que le mot «synodalité» n'est pas encore entré dans les dictionnaires français, qui ne connaissent que «synode» (assemblée d'eccclésiastiques), utilisé dans la religion catholique (synode des évêques), protestante et orthodoxe. L'adjectif «synodal» (qui se rapporte au synode) figure lui aussi dans les dictionnaires.

«Synodalité» se trouve, lui, sur Wikipedia, qui le définit comme «participation de l'ensemble des baptisés dans l'activité ecclésiale».

Alphonse Borras se prépare à repartir pour Rome

Alphonse Borras était l'interlocuteur parfait pour aborder ce sujet: il a participé au titre d'expert à la première phase du synode en 2023, et à la fin de ce mois, il repartira pour Rome, afin de prendre part en tant que consulteur à la deuxième phase.

Devant une quarantaine de personne, il a rappelé les trois phases d'un synode classique: la préparation, la célébration et la mise en œuvre.

L'originalité de ce synode sur la Synodalité, voulu par le pape François, est qu'il s'étale sur trois ans, de 2021 à 2024. Et qu'il s'est caractérisé par une consultation planétaire («112 des 114 conférences épiscopales ont répondu, aux seules exceptions de la Chine et de l'Iran», a signalé Alphonse Borras), des assemblées continentales «particulièrement remarquable en Amérique latine»; et un primat de l'écoute.

Trouver une place «ajustée»

Autre originalité: un compte-rendu de cette vase consultation, «comme l'évêque de Liège l'a fait».

Une pratique de l'échange et de l'écoute
«Il ne s'agit pas de reconquérir des positions perdues», mais de vivre une «Église extravertie, kaléidoscopique», a insisté Alphonse Borras.

Le but? «Trouver une place "juste", c'est-à-dire "ajustée", en se basant sur la condition commune à tou(te)s les fidèles, la diversité et la complémentarité des charismes, et l'articulation avec le ministère».


La conférence s'est terminée par un exercice pratique d'échange et d'écoute, d'où sont sortis des mots comme «communion», «écoute», «harmonie», «respect de la différence».

Alphonse Borras a conclu en rappelant la position des évêques de Belgique, qui ont parlé de la «tradition», de «l'unité dans la diversité», mais ont aussi abordé «le défi numérique».

Reste à concrétiser toutes ces idées sur le terrain. Une fois la phase de «mise en œuvre» de ce synode entamée...