Des échanges intergénérationnels ont ouvert le Carême

 Joyeux brouhaha, ce dimanche matin, en l'église saint Laurent à Andrimont: une messe «intergénérationelle» en unité pastorale, a ouvert le Carême.

Il a fallu déplacer les chaises pour débattre...

Et le quart d'heure de débat, lancé par Myriam Neycken, après la lecture de l'Évangile, a bien été intergénérationnel: les tout jeunes n'ont pas été les derniers à faire part de leurs commentaires à propos de l'image symbolique, projetée sur grand écran, et dont une moitié représentait «la mort» et l'autre «la vie», comme l'avait constaté un jeune observateur.

Et du côté de «la mort», on apercevait même «un monstre... ou peut-être un mutant». Les visages étaient «tristes» tandis que de l'autre côté, il y avait «des sourires».

Un thème de Carême qui nous interpelle tou(te)s

Comment en sortir? Sur le thème général «Soutenir l'agriculture familiale en RD (République Démocratique) du Congo face à l'extractivisme minier», qui est celui du Carême de partage de cette année, le constat a été fait: nous sommes presque tou(te)s muni(e)s d'un smartphone; et les voitures électriques se multiplient. Et derrière les écrans, ou dans les batteries électriques, on retrouve des métaux essentiels, dont le sous-sol congolais regorges, mais que des hommes et des enfants extraient dans des conditions salariales indécentes et des conditions de sécurité nulles!

Pourquoi par un «fair trade» des smartphones et autres tablettes, sur le modèle de ce qui existe pour le café ou le chocolat, a-t-il été suggéré? À des prix plus élevés, qui permettraient de changer les conditions de vie de ces mineurs, appelés «creuseurs» en République Démocratique du Congo.

«Déchirer l'image»

Un autre jeune débatteur avait une idée plus radicale, a rappelé Freddy Matongo dans son homélie: déchirer l'image, jeter la partie gauche, celle de la mort, et ne faire qu'une grande image avec le côté souriant et abondant de la vie.

«Quelles sont nos tentations? Quels sont nos déserts?» a interrogé Freddy Matongo


Repartant de l'Évangile du jour, celui de la tentation du Christ dans le désert, il s'est interrogé: «Quelles sont nos tentations? Et quels sont nos déserts? On n'échappe pas au smartphone, on n'échappe pas à la tablette. Comment créer un équilibre? Et obtenir à ce que nos frères, là-bas, retrouvent leur dignité?»

Cela nous pose la question de «notre engagement humain, de notre engagement chrétien», a poursuivi Freddy Matongo. Et nous conduit à «promouvoir une façon de vivre tous ensemble».

Cela s'est traduit, par exemple, par ces «repas solidaires» proposés en fin de célébration. Une goutte d'eau dans l'océan? «Un voyage de mille lieues commence toujours par le premier pas» a dit le philosophe chinois Lao-Tseu...