EDITORIAL :
Pâques « dans les clous », ou oser la rencontre ?
Les portes étaient closes, verrouillées. Cette précision est d'importance. Des disciples emmurés, transis de peur, paralysés ! Toutes leurs possibilités, leurs capacités réduites presque à néant. Sans oxygène et sans lumière. La peur provoque le naufrage de la pensée et de l'action.
Mais de
quoi donc avaient-ils peur ?
À la suite des
événements tragiques qui venaient de se passer, les autres, tous les autres
n'étaient plus que des méchants, des adversaires, des lâches ou des ennemis. La
peur est à la fois cause et effet de l'isolement et de l'enfermement. Ils
étaient donc bloqués, abattus, loqueteux. Sans énergie et sans avenir !
Et nos peurs,
à nous, chrétiens de 2023 ?
Nous
parlons volontiers de frilosité pour ne pas nous avouer peureux. Et pour nous
guérir de nos peurs nous croyons suffisant de nous répéter : "N'ayons pas peur
!" Nos peurs ne sont pas des peurs paniques, mais plutôt des peurs
discrètes, sournoises, et celles-ci ne sont pas moins ravageuses et mortifères.
Ces peurs de devoir changer quelque peu, d'être dérangés dans nos habitudes,
dans nos manières de voir et de penser les choses du monde et de l'Église.
Peurs des nouveautés à accueillir et des initiatives à prendre. Peurs de voir
se dérégler le bon et confortable train-train de nos assemblées liturgiques, de
nos réunions et de nos comités de tous genres... En définitive, n'aurions-nous
pas peur du grand vent de la vie nouvelle et de l’Esprit, de cette radicale nouveauté
: la résurrection ?
Guérir de nos peurs, c'est accueillir Celui qui abolit toutes les étroitesses de l'espace et tous les coincements du temps. Accueillir Celui qui traverse les murs des cœurs et des esprits. Et ce n'est pas facile. En témoigne Thomas : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Avec notre équipe pastorale, je nous
invite chacune et chacun à venir faire « l’expérience de la rencontre »
lors de la messe de 5ème dimanche du 30 avril à l’église
Saint-Fiacre (10h). Nous essayerons de trouver ensemble les conditions d’une vraie
Rencontre qui nous met en marche, en suivant Marie à la Visitation. Venez avec
votre soif de rencontrer et d’être rencontrés !
Votre curé Bernard