extrait de l’homélie du pape François lors de la messe sur la Place Kossuth Lajos à Budapest en Hongrie, le 30 avril 2023.
"Comme chacun le sait, une porte ouverte ne sert pas seulement à entrer, mais aussi à sortir de l’endroit où l’on se trouve. Ainsi, après nous avoir ramenés à l’étreinte de Dieu et dans le bercail de l’Église, Jésus est la porte qui nous fait sortir vers le monde : il nous pousse à aller à la rencontre de nos frères.
Et rappelons-nous le bien : tous, sans exception, nous sommes appelés à cela, à sortir de nos conforts et à avoir le courage de rejoindre les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 20).
Frères et sœurs, être “en sortie” signifie pour chacun devenir, comme Jésus, une porte ouverte. Il est triste et douloureux de voir des portes fermées : les portes fermées de notre égoïsme envers ceux qui marchent chaque jour à nos côtés ; les portes fermées de notre individualisme dans une société qui risque de s’atrophier dans la solitude ; les portes fermées de notre indifférence à ceux qui sont dans la souffrance et la pauvreté ; les portes fermées à ceux qui sont étrangers, différents, migrants, pauvres. Et même les portes fermées de nos communautés ecclésiales : fermées entre nous, fermées au monde, fermées à ceux qui “ne sont pas en règle”, fermées à ceux qui aspirent au pardon de Dieu.
S’il vous plaît : ouvrons les portes ! Essayons d’être nous aussi – avec nos paroles, nos gestes, nos activités quotidiennes – comme Jésus : une porte ouverte, une porte qui n’est jamais claquée au nez de personne, une porte qui permet à chacun d’entrer et de faire l’expérience de la beauté de l’amour et du pardon du Seigneur.
Encourageons-nous à être des portes toujours plus ouvertes : des “facilitateurs” de la grâce de Dieu, experts en proximité, disposés à offrir notre vie, tout comme Jésus-Christ, notre Seigneur et notre tout, nous l’enseigne à bras ouverts depuis la cathèdre de la croix, et nous le montre à chaque fois sur l’autel, Pain vivant rompu pour nous. Je le dis aussi aux frères et aux sœurs laïcs, aux catéchistes, aux agents pastoraux, aux pasteurs, prêtres et évêques, à ceux qui exercent des responsabilités politiques et sociales, à ceux qui vivent simplement leur vie quotidienne, parfois avec difficulté : soyez des portes ouvertes.
Laissons le Seigneur de la vie entrer dans nos cœurs, sa Parole qui console et guérit, pour sortir ensuite et être nous-mêmes des portes ouvertes dans la société. Êtres ouverts et inclusifs les uns envers les autres, pour aider l’humanité à grandir dans la fraternité, chemin de la paix.
Bien-aimés, Jésus Bon Pasteur nous appelle par notre nom et prend soin de nous avec une infinie tendresse. Il est la porte et celui qui entre par Lui a la vie éternelle : Il est donc notre avenir, un avenir de « vie en abondance » (Jn 10, 10). Ne nous décourageons donc jamais, ne nous laissons pas voler la joie et la paix qu’il nous a données, ne nous enfermons pas dans les problèmes ou dans l’apathie.
Laissons-nous être accompagnés par notre Pasteur : avec Lui notre vie ! "