Sous de nombreux aspects, la visite du Pape François en Belgique, pendant quatre jours, a été un succès. La photo qui le montrait trinquant une bière à la main, semblait accentuer sa ressemblance avec le pape Jean XXIII. Et la foule qui a assisté à la messe de clôture de son séjour de quatre jours dans notre pays a rassemblée au stade Roi Baudouin une foule enthousiaste.
Dans le même temps, François a prononcé dans notre pays, et dans l'avion qui le ramenait à Rome, des paroles qui interpellent, voire qui blessent, alors que va se tenir la seconde phase du synode consacré à la Synodalité dans l'Église. Une seconde phase jouée d'avance?
Si, dans la société belge, des non-croyants se sont offusqués du rappel de la position de l'Église sur l'avortement ou sur l'euthanasie, c'est évidemment à tort. Demanderaient-ils à Georges-Louis Bouchez, le président du MR, de se rallier à l'économie collectiviste; à Paul Magnette, président du PS, d'approuver la limitation dans le temps des allocations de chômage et à Bart De Wever, président de la N-VA, de prôner la refédéralisation du pays?
Des paroles offensantes et un argument d'autorité | qui ne passent pas |
Il n'empêche: en traitant les médecins qui pratiquent l'avortement de «tueurs à gage», le Pape a offusqué nombre de gens, croyants et non-croyants, et il a oublié que l'insulte... est l'argument des faibles!
Des «esprits obtus» pour soutenir un rôle des femmes dans l'Église?
De la même manière, sa réflexion sur le rôle des femmes, dont il a souligné la primauté en soulignant que «l'Église est femme» et que leur «mystique est plus grande que le ministère (sacerdotal)». Le raisonnement, basé sur les études de «plusieurs théologiens» n'en apparaît pas moins assez... jésuitique, et on se souvient que le Pape François est le premier Jésuite à accéder à la fonction suprême au sein de l'Église.
L'UCL a réagi aux propos de François sur les femmes |
À nouveau des paroles excessives et dénigrantes, notamment à l'égard des «esprits obtus» qui ne veulent pas comprendre ses paroles sur les femmes. Des femmes qu'il ne veut pas «masculiniser», notamment en leur refusant l'accès au sacerdoce, demandé par les évêques allemands dans le procès d'enquête sur la Synodalité. Alors que, comme déjà souligné dans ce blog, les protestants ont franchi le pas et que les anglicans ont même des femmes évêques!
Bien sûr, le Pape est octogénaire, et provient d'un pays, l'Argentine, où le machisme est toujours bien vivant. Ne l'avait-on pas informé qu'une femme à qui l'accès au diaconat a été refusé s'est adressée à la Justice, en Belgique, et que, peut-être, un jugement forcera les évêques belges à revoir leur position en la matière?
Il n'empêche, les demandes des évêques allemands, non seulement sur l'ordination de femmes, mais aussi, partagées par les évêques belges, sur l'accès des divorcé(e)s aux sacrements, ou à la bénédiction (qui n'est pas le sacrement de mariage) d'unions homosexuelles traduisent les requêtes de nombreux croyants. Les balayer d'un revers de la main n'aidera pas l'Église à rayonner, comme le proposait Alphonse Borras, présent à Rome pour l'instant, lors de sa récente conférence à Verviers